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Le Chant de la Licorne – Extrait 1, pages 71 à 72 (partie 2 : l’encyclopédie de la licorne)
Aujourd’hui, il est courant de considérer la Licorne comme un simple cheval blanc porteur d’une corne unique. Certes, la Licorne est tout à fait reliée au cheval, l’animal pouvant la représenter au mieux, mais c’est la réduire de façon bien trop malheureuse. C’est, en quelque sorte, considérer un homme comme un singe : si certains nous ressemblent beaucoup, nous ne pouvons ignorer qu’un monde nous sépare d’eux. Ainsi est-ce de même pour la Licorne, qui ne peut se réduire à un cheval cornu de la même façon que nous ne pouvons être simplement réduits à des singes sans fourrure.
La Licorne est la douceur et l’harmonie, une perfection transcendant complètement celle du Cheval. Un cheval a un tempérament de feu, une énergie frappante qui le personnifie d’ailleurs ; une licorne, pour sa part, a dépassé depuis fort longtemps cet aspect de vie. Pareillement, nous avons nous mêmes dépassé certaines des réalisations de nos compagnons animaux parce que, tendant vers un accomplissement autre, nous n’en avions plus besoin. D’un autre point de vue, nous pourrions également penser que le Cheval personnifie une énergie masculine plus sauvage, tandis que la Licorne une énergie féminine plus subtile.
C’est ainsi que la Licorne incarne en son physique même cette harmonie et cette beauté. Sa robe immaculée pourrait traduire la perfection de son accomplissement, bien que son évolution soit, comme la nôtre, encore en devenir. Nous pourrions l’oublier, pensant qu’elle puisse incarner la perfection en comparaison, justement, de son niveau d’évolution par rapport au nôtre. Soyons justes, toutefois : sa perfection est véritablement rayonnante, matérialisant l’inébranlable pureté qui est la sienne, quand bien même nous pouvons toujours imaginer une perfection supérieure.
La finesse et l’harmonie de son corps équin sont encore magnifiées par celles de ses sabots, de sa toison, de sa queue ou de ses naseaux, personnifications plus parfaites de sa douceur bienveillante et de sa beauté intégrale de corps comme d’esprit. Le corps du cheval reste davantage le reflet de sa force et de son ardeur ; ceci explique pourquoi il a été dit que ces parties de son corps se rapprochent plutôt de celles plus adoucies de la race caprine ou, pour sa queue, peut être plus précisément de la race féline.
La contemplation d’une licorne est pure magnificence. La soie peut plus que le crin définir sa crinière ; quant à son regard, il ne saurait s’appréhender par de simples mots. Sa corne de légende peut se rapprocher de celle du Narval, sans nulle coïncidence pourtant car celui-ci pourrait justement se considérer comme un reflet marin de nos licornes. Nous en parlerons aussi, mais c’est bien de notre douce et blanche et merveilleuse cavale dont nous voulons surtout parler…
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